La rentrée de nos héros préférés #6
Après deux mois de vacances dans le Larzac – voir Mentine, tome 1 : privée de réseau –, la plus « attachiante » de nos héroïnes est de retour en classe, à Paris. Seulement, voilà, en ce début d’année scolaire, tout se passe de mal en pis pour cette jeune surdouée de même pas treize ans, aussi sensible que désopilante...
D’abord, sa meilleure amie la trahit éhontément en brisant son secret... À cause d’elle, tout le collège sait maintenant que Mentine Green est une enfant intellectuellement précoce (EIP) alors que celle-ci s’était donné tant de mal à cacher ce qu’elle a toujours considéré comme un handicap ! Tout s’effondre pour l’adolescente puisqu’elle perd sa meilleure amie en même temps que sa réputation. De quoi perdre confiance. Surtout lorsque l’on est ensuite rejeté et moqué par tous... Et puis, c’est l’effet boule de neige : dans ce contexte, la jeune Mentine, tantôt agressive, tantôt abattue, réussit à se mettre finalement à dos tout le collège, tant et si bien que la sentence tombe : c’est l’exclusion ! La trouvaille de son père pour sauver alors sa fille de la déprime ? L’envoyer en Suisse dans un internat spécialisé qui offre aux enfants précoces « un apprentissage spécifique pour aider le jeune à se connaître, à optimiser son potentiel intellectuel dans un climat de confiance familiale ». Et si c’était l’occasion pour l’adolescente de s’accepter enfin comme elle est ? Cette fois-ci, plus besoin de jouer un rôle !
Dans ce deuxième tome, Jo Witek dresse avec sensibilité un beau portrait de son héroïne à très haut potentiel. Ici, d’« attachiante », Mentine devient vraiment attachante. Et c’est de tout cœur que l’on souhaite à cette adolescente très touchante de reprendre confiance en elle – elle, qui pourtant semblait n'en pas manquer dans le premier tome ! Et comme il est bon de la voir petit à petit se reconstruire et s’épanouir dans son nouvel établissement, une école expérimentale idéale aux méthodes fantaisistes – l’auteure assure qu’elle est de pure fiction et on la croit – au contact d’autres enfants et adolescents tout aussi attachants – le petit Félix en tête – qui ont tous eu des parcours chaotiques. Et puis, Mentine va connaître l’amour, le plus doux des remèdes... Un roman comme une série qui se lit avec grand plaisir !
Père-Castor Flammarion, 2015
Moi qui ne connaissais que les romans noirs géniaux de Jo Witek – UN HIVER EN ENFER (Actes Sud junior, 2014) ; RÊVES EN NOIR (Actes Sud junior, 2013) ; PEUR EXPRESS (Actes Sud junior, 2012) – il faudrait qu'un jour je vous en parle ! – j'apprécie beaucoup de lire cette auteure dans un registre plus « léger » avec ses deux chouettes romans d'apprentissage qui composent la série MENTINE. Alors, j'ai bien envie maintenant de me plonger dans le JOURNAL (SENTIMENTAL) D'UN GARCON (PRESQUE) PARFAIT !
Seuil Jeunesse, 2014
Marie.