Pour finir en beauté ce mois d'octobre, nous lisons un album tout en poésie signé Sandra Bessière, admirablement illustré par Cristina Sitja Rubio, dans lequel les deux artistes ont choisi de personnifier le mois d'octobre.

Éditions Notari, octobre 2015
27 x 19 cm • 42 pages • 18 €
– À partir de 5 ans –

Sous les aquarelles de Cristina Sitja Rubio, le mois d'octobre prend ainsi l'allure d'un charmant petit bonhomme bleuté qui organise sa vie en fonction des saisons et, l'automne venu, arrange avec soin la nature.

Chaque matin d'automne, Octobre se lève ainsi à l'orée du jour, enfile son pantalon de brouillard et son manteau de neige. Ensuite il sort souffler du givre sur son chemin et semer partout des feuilles aux magnifiques teintes dorées. Puis quand l'hiver arrive, le petit garçon se blottit bien au chaud dans sa maison douillette dans laquelle on aurait envie de s'inviter !

Pendant qu'il neige dehors, Octobre prépare consciencieusement toutes ses provisions pour l'automne prochain : « il fait pousser des morceaux de givre dans son réfrigérateur et il tisse du brouillard, qu'il stocke dans son grenier ». Le printemps arrivé, il observe par la fenêtre la nature renaître. Et en été, le petit bonhomme part se ressourcer en vacances au bord de la mer ! Une fois, il a un peu perdu la notion du temps et est rentré en retard. Alors « l'automne a été doux, cet année-là... ». Voilà un album lumineux pour apprivoiser joliment les saisons !

Marie.

Aujourd'hui, j'ai lu d'une traite le nouveau roman d'Anne Percin, partenaire de la campagne officielle de sensibilisation de l’Association « Le cancer du sein, parlons-en ! » qui a eu lieu ce mois-ci. L'auteur y dresse avec une formidable justesse le portrait très touchant d’une adolescente de quatorze ans confrontée au cancer du sein de sa mère.

Éditions Rouergue jeunesse, octobre 2015
21 x 14 cm • 127 pages • 10,20 €
– À partir de 12 ans –

Le récit est réaliste – les étapes difficiles de la maladie (le dépistage, la mastectomie) et les effets secondaires de la chimiothérapie ne sont pas éludées – mais il ne tombe jamais dans le larmoyant, heureusement. Il faut dire qu'il est porté par la voix si spontanée de la jeune Tania ! Cette narratrice pleine de vie et de répartie, nous fait partager avec franchise et autodérision – la plus belle arme pour distancier les choses ! – son quotidien avec sa mère et le fameux « crabe » avec lequel elles doivent maintenant composer. Et ça fait du bien. Comme de voir transparaître au fil du récit cette complicité mère-fille démultipliée par l'épreuve. Toutes les deux sont devenues, par force, des combattantes étroitement soudées : quand sa mère supporte avec courage les traitements, Tania qui la soutient en la « boostant » de sa belle énergie positive, choisit de se mettre au cross et se surpasser dans cette discipline.

« J'ai voulu prouver à ma mère que c'était pas grave de perdre ses cheveux. Je crois qu'elle avait plus peur du regard des autres que de mourir pendant son opération. C'est débile, non ? Qu'on doive se cacher pour être malade, je trouve ça dingue ! Comme si ça ne suffisait pas de souffrir, faudrait encore le faire en silence ! Et puis quoi, encore ? Et maintenant, je veux me prouver des choses à moi aussi, c'est pour ça que je me suis inscrite au cross. Y'en a marre d'avoir peur tout le temps, vous trouvez pas ? Ça sert à rien, la peur. En tout cas, ça ne fait pas avancer. »

Anne Percin nous offre un roman plein de force, ancré dans la réalité, qui met admirablement en avant la combativité de ses héroïnes qui ne perdent jamais espoir et c'est important. À ne pas avoir peur de découvrir !

« Qui sait ce que l'avenir nous réserve ? Cinq mois plus tôt, j'étais loin de me douter que ma mère aurait un cancer et qu'un jour j'aurais envie de courir un cross national. Tout arrive, dans la vie. Si le pire peut arriver, c'est que le meilleur aussi. Y'a pas de raison après tout. »

Marie.

Aujourd'hui, suite à la lecture du délicieux album de Stéphane Servant et Irène Bonacina, nous allons cuisiner quelques sablés au gingembre...

Didier Jeunesse, septembre 2015
26 x 20 cm • 32 pages • 13,10 €
– À partir de 5 ans –

CINQ MINUTES ET DES SABLÉS raconte l'histoire d'une Petite Vieille qui s'ennuie à mourir, toute seule, dans sa maison. Tellement qu'elle s'est résignée pour tuer le temps à attendre Madame la Mort. Mais ironie du sort, l'arrivée de cette dernière va lui donner un regain de vie inattendu. Si, si. Trop contente d'avoir enfin de la compagnie, l'attendrissante Petite Vieille propose à sa visiteuse de patienter cinq minutes autour d'un thé. Et si elle lui cuisinait aussi des sablés parfumés au gingembre ? Après tout, elle n'est pas à quelques minutes près...

L'odeur des bons sablés que la Petite Vieille vient de sortir du four allèche le voisinage. Et c'est le chat, puis la petite voisine Kenza puis Monsieur Igor – et bientôt tous les gens du quartier – qui s'invitent dans sa cuisine ! Et avec eux, c'est la gaieté et la joie de vivre qui s'introduisent peu à peu chez la Petite Vieille. Celle-ci est à la fête et Madame la mort s'amuse aussi follement. À tel point que toutes les deux en oublieraient la raison de leur rencontre... c'est si bon de danser, jouer, rire, chanter !

Arrive minuit. Il est temps pour Madame la mort de rentrer, seule. Car celle-ci a finalement décidé qu'il était encore trop tôt pour emmener la Petite Vieille avec elle. Et comme une amie bienveillante, elle lui donne le plus beau des conseils : « Profite bien du temps qui passe, Petite Vieille ! ».

Stéphane Servant signe avec CINQ MINUTES ET DES SABLÉS un magnifique album qui célèbre chaleureusement la vie. Quant aux illustrations enlevées et colorées d'Irène Bonacina, elles participent grandement au bonheur ressenti à la lecture de cette histoire philosophique réjouissante. À déguster sans tarder. Comme les sablés au gingembre de la Petite Vieille – la recette est proposée en fin d'ouvrage ;) !

À découvrir également l'album LE VOYAGE DE L'ÂNE illustré par Irène Bonacia
chroniqué sur le site « Lecture & Cie »

Didier Jeunesse, 2012

Marie.

Lors d'une interview faite à l'occasion de la sortie en 2013 de MILANIMO, un album-cd écrit et composé par Julien Baer, habité par mille animaux charmants, l'illustrateur Philippe Katerine nous confiait que la bête qu'il avait eue le plus de plaisir à crayonner était le suricate, cet animal insaisissable. Aujourd'hui, Philippe Katerine nous revient avec un nouvel ouvrage qu'il a une nouvelle fois dessiné pour Julien Baer et il est encore question d'animaux, enfin d'un en particulier...

– Photo Julien Baer et Philippe Katerine © Julia Nikolova –
Actes Sud junior, octobre 2015
30 x 22 cm • 68 pages • CD : 15 min environ • 23 €
– Pour tous les âges –

Nous aurions pu penser que ce serait le suricate mais le duo facétieux a décidé de dresser le portrait en photos, dessins et chansons d'un tout autre mammifère, le tapir, afin de rétablir quelques « vérités » sur cet animal énigmatique, plutôt cool au final !

Et connaissant l'originalité des artistes, il ne s'agit pas d'un portrait animalier didactique banal, loin de là. Le leur, fonctionnant sur le principe amusant des vérités qui se renversent (ce dont raffolent les enfants) est aussi poétique que fantaisiste. LA VÉRITÉ SUR LES TAPIRS est en somme un album-cd beau à voir et bon à écouter – les chansons très douces signées Julien Baer sont vraiment réussies – pour développer le sens esthétique des petits mais aussi des grands et les amener à reconnaître que le tapir, « cet animal unique, est magnifique » !

Marie et Harno.

Pour faire découvrir les mythes grecs aux petits loups, rien de mieux que de les faire se plonger dans les albums de Françoise Rachmuhl qui proposent une belle entrée en la matière ! À la maison, nous avons commencé par lire, lire et relire DIEUX ET DÉESSES DE LA MYTHOLOGIE GRECQUE (Père Castor-Flammarion, 2013) divinement illustré par Charlotte Gastaut. Un ouvrage qui nous plonge avec délice dans les péripéties extraordinaires des douze dieux ou déesses de l'Olympe.

Père Castor-Flammarion, 2013
24 x 30 cm • 64 pages • 15,50 €
– À partir de 6/7 ans –

Chapitre après chapitre, Françoise Rachmuhl raconte en quelques pages seulement – format idéal pour la lecture du soir – les aventures faites de rivalités et de querelles de Zeus, Héra, Poséidon, Déméter, Athéna, Arès, Aphrodite, Héphaïstos, Hermès, Artémis, Apollon et Dionysos – un arbre généalogique en début d'ouvrage permet de visualiser les liens complexes qui les unissent. Et c'est tout à fait passionnant !

Enthousiasmée par cette lecture – et il faut le dire aussi par le travail fabuleux de Charlotte Gastaut – j'ai bien envie de poursuivre avec LE GRAND VOYAGE D'ULYSSE (Père Castor-Flammarion, 2009), l'adaptation du récit d'Homère qui donne à vivre les épisodes les plus marquants du voyage de retour d'Ulysse et LES DOUZE TRAVAUX D'HERCULE (Père Castor-Flammarion, 2007) qui raconte les épreuves du plus vaillant des héros de l'Antiquité.

Père Castor-Flammation, 2009 et 2007
– Découvrir des extraits d'ULYSSE
sur le blog de Charlotte Gastaut : http://charlottegastaut.blogspot.fr –

En attendant, mon petit garçon de six ans et demi et moi sommes plongés en ce moment dans le dernier titre de Françoise Rachmuhl paru ce mois-ci chez Père Castor-Flammarion. Cette conteuse hors pair adapte aujourd'hui les plus célèbres mythes des MÉTAMORPHOSES D'OVIDE qu'elle nous raconte à chaque fois en quelques pages.

Père Castor-Flammarion, octobre 2015
24 x 30 cm • 64 pages • 15 €
– À partir de 6/7 ans –

C'est encore une fois un album bien attrayant – très joliment illustré par une artiste que je découvre, Nathalie Ragondet – qui nous plonge dans l'univers riche et merveilleux de la mythologie, à la découverte des histoires entre autres d'Apollon et Daphné, de Pan et Syrinx, du roi Midas, d'Echo et Narcisse, d'Orphée et Eurydice. À lire !

Marie.

En 2012, Christophe Donner nous transportait avec TEMPÊTE AU HARAS édité chez l'École des loisirs, un roman brillant, plein de fougue et d'émotion. Il y retraçait le destin de Jean-Philippe, un jeune héros aux jambes brisées, porté par la volonté farouche de surpasser son handicap pour accomplir son rêve de toujours – devenir jockey – avec sa jument, la fougueuse Tempête...

– Extrait de la (superbe) couverture provenant du site www.bdgest.com –
Rue de Sèvres, octobre 2015
21 x 27,5 cm • 72 pages • 14 €
– À partir de 12 ans –

Ce récit grisant devient aujourd'hui une bande dessinée signée Jérémie Moreau sur un scénario adapté avec Christophe Donner lui-même. Et c'est peu dire que cette adaptation est réussie : la force et la beauté du roman y sont intactes !

« Jean-Philippe n’a qu’un rêve : devenir jockey. Né dans le haras tenu par ses parents, il grandit aux côtés des poulains et n’est jamais aussi heureux qu’à cheval. Lorsque Belle-Intrigante met au monde une pouliche, Tempête, il en est certain : elle deviendra un crack ! Le crack qu’attendent ses parents depuis des années et qu’il montera. Mais un soir d’orage vient briser ses espoirs. Tempête, affolée, piétine le dos de Jean-Philippe, qui ne marchera plus. Il devra alors faire de l’impossible une réalité, pour renouer avec son rêve. » Rue de Sèvres

Le trait plein d'énergie de Jérémie Moreau sied tout-à-fait au caractère combatif du personnage de Jean-Philippe porté par une admirable « fureur de vivre ». Et c'est avec puissance que cet artiste – remarqué précédemment avec LE SINGE DE HARTLEPOOL (Delcourt, 2012) – nous donne à (re)vivre au plus près les courses à cheval de ce personnage très touchant, comme si nous y étions ! Exaltant.

Marie.

Il y a trois ans, les éditions Didier Jeunesse nous offrait un album-cd tout simplement envoûtant qui regroupait LES PLUS BELLES BERCEUSES DE JAZZ interprétées par les plus grandes voix du jazz : Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Chet Baker... et qui était illustrées avec grâce par la formidable Ilya Green. C'était un réel petit bijou que nous avons écouté en boucle à la maison et beaucoup offert autour de nous !

Aujourd'hui, les éditions Didier Jeunesse réitèrent le ravissement en nous proposant une nouvelle bulle de douceur de 45 min – et de 45 pages – avec leur nouvel album-cd :

Intitulé JAZZ SOUS LA LUNE, cet album-cd regroupe une magnifique sélection de berceuses et standards jazz, pour plusieurs aux accents « Christmas », interprétés par Nina Simone, Julie London, Louis Armstrong, Sarah Vaughan, Ray Charles... et Audrey Hepburn.

1/ Willow Weep for Me • Billie Holiday
2/ Gone With the Wind • Julie London
3/ It Might As Well Be Spring • Nina Simone
4/ Winter Wonderland • Louis Armstrong
5/ Let It Snow ! Let It Snow ! Let It Snow ! • Vaughn Monroe
6/ December • Kay Starr
 7/ Winter Weather • Fats Waller
8/ Santa Baby • Eartha Kitt
9/ Stormy Weather • The Golden Gate Quartet
10/ Blue Moon • Mel Tormé
11/ Come Rain Or Come Shine • Sarah Vaughan
12/ The Snow Is Falling • Ray Charles
13/ What Are You Doing New Year’s Eve ? • Ella Fitzgerald
14/ Moon River • Audrey Hepburn

Chacun des quatorze morceaux choisis par le guitariste jazz Misja Fitgerald Michel [son site : www.misjafitzgeraldmichel.com] est librement traduit en français par la poétesse Valérie Rouzeau et surtout divinement illustré par Ilya Green. Nous adorons la délicatesse et la poésie qui émanent de ses images stylisées, pleines d'émotion et de douceur, qui font merveilleusement écho aux voix chaudes et apaisantes ainsi qu'aux mélodies enveloppantes qui constituent cette compilation. Voilà un nouveau petit bijou à écouter bien au chaud et à partager – encore un cadeau idéal à offrir à tout âge !

Et pour prolonger le plaisir, plongez dans la fabuleuse histoire de PETER PAN ET WENDY (Didier Jeunesse, 2011) racontée par Eric Pintu sur la musique enivrante du jazzman Charles Mingus. Les superbes illustrations colorées d'Ilya Green, pleines de multiples motifs décoratifs et de feuillages, peuplées d'adorables enfants aux joues roses, illuminent encore une fois par leur beauté ce livre-disque enchanteur. Pour rêver éveillé !

Marie.

Voilà un album très attrayant dans lequel les petits lecteurs se régaleront de pouvoir suivre la correspondance de trois cousins-cousines très liés – Lola, Janna et Tom – qui vivent entre la France et le Canada. En attendant de pouvoir se retrouver pendant les vacances d'été, ils gardent le contact en s'échangeant des lettres, des cartes et des e-mails.

Père Castor-Flammarion, août 2015
27 x 18 cm • 32 pages avec 4 enveloppes comprenant 4 lettres • 13 €
– À partir de 6 ans –

S'écrire est aussi l'occasion pour chacun de confier à l'autre quelques petits secrets. Janna révèle à sa cousine qu’elle a un amoureux ; Lola annonce au cours d’un dialogue en ligne avec ses cousins qu’elle aura bientôt une petite sœur : ses parents vont partir la chercher au Brésil ! Plus tard, elle s’ouvrira aussi à Tom en lui faisant part tout de même de son inquiétude quant à cette adoption prochaine ; celui-ci tentera alors de la rassurer en lui évoquant ses relations avec son frère et sa sœur, des jumeaux. Correspondre permet aussi aux cousins de préparer à distance une surprise pour leurs grands-parents adorés qui fêteront bientôt leur anniversaire de mariage...

Un album chaleureux où l'on ressent toute la complicité des petits personnages de Sylvie Poillevé qui transparaît dans leurs lettres ou cartes postales, créées avec de vrais dessins et des écritures d'enfants, pleines de vie et de gaieté !

Soyez assurés que les petits lecteurs vont prendre un grand plaisir à soulever les enveloppes intégrées astucieusement à l’ouvrage pour y découvrir les « vraies » lettres de Lola, Janna et Tom ainsi que la surprise qu’ils ont offerte à leurs grands-parents. PETITS SECRETS AU FIL DES LETTRES pourrait bien leur donner envie de correspondre à leur tour avec ceux qu’ils aiment par échange de lettres... et c’est tant mieux !

Marie.

Voilà un charmant petit album qui vient de rejoindre notre collection d'histoires se déroulant dans les égouts que nous faisons à la maison – chacun ses goûts ;) !

Éditions des Éléphants, septembre 2015
17 x 22 cm • 40 pages • 11 €
– À partir de 6 ans –

IGOR ET SOUKY DANS LES ÉGOUTS est un docu-fiction très bien conçu dans lequel le petit lecteur va apprendre, l'air de rien, pas mal de choses sur le monde souterrain de Paris en suivant l'histoire des charmants personnages de Sigrid Baffert et Sandrine Bonini.

Ces petits héros attachants, joliment croqués par Sandrine Bonini, ont posté par erreur un document hautement confidentiel dans une bouche d'égout. Et il leur faut impérativement retrouver la bouteille qui le contenait. Heureusement, la mamie d'Igor est un ancien ingénieur au Service des eaux et grâce à elle, ils vont pouvoir s'introduire dans l'immense réseau souterrain de Paris ! Et c'est parti pour une belle aventure qui donnera l'occasion aux deux enfants de découvrir le fonctionnement des égouts, leur utilité et leur histoire, d'apprendre à mieux connaître le métier d'égoutier, de comprendre le rôle des rats qui peuplent les kilomètres de galerie, etc.

Après cette visite guidée originale, aussi divertissante qu'enrichissante, en compagnie de l'experte Mamido, Igor et Souky vont devenir incollables sur le sujet, et leur petit lecteur avec – et même plus encore, grâce à la présence en fin d'ouvrage de deux pages complémentaires proposant de découvrir les égouts de la Capitale en quelques dates clés et quelques chiffres !

Cet album très chouette donne envie de découvrir les « docu-fiction » de Sigrid Baffert et Sandrine Bonini qui présentent d'autres sites de la Capitale à travers les aventures des attachants Igor et Souky.

Trois titres sont déjà parus aux Éditions des éléphants : IGOR ET SOUKY À LA TOUR EIFFEL, IGOR ET SOUKY AU ZOO DE PARIS, IGOR ET SOUKY À L'OPÉRA. Il y en aura d'autres, sûrement ! Et il paraît qu'à terme, la collection s'ouvrira à d'autres villes au patrimoine culturel incontournable, en France ou à l'étranger. C'est une perspective enthousiasmante : peut-être qu'Igor et Souky visiteront un jour la Cathédrale Notre-Dame de Reims ? On l'espère ;) !

Éditions des Éléphants, 2015

Marie.

C'est l'histoire de Madame et Monsieur Souris qui s'aiment très fort et qui rêvent de fonder une famille. Dans leur tête, tout est planifié : ils auront deux enfants, d'abord un garçon et ensuite une fille. Ils en sont tellement certains que Monsieur Souris a tout de suite prévu trois chambres lorsqu'il a construit leur maison : la chambre des parents, la chambre bleu du garçon, la chambre rose de la fille. Il n'y a plus qu'à attendre le passage de la cigogne !

La cigogne leur apporte leur premier enfant : c'est un garçon, Antoine, qui comble de joie le couple. Et bientôt, les parents se disent qu'il aura une petite sœur qui se nommera Babette ! Mais les choses ne sont pas toujours aussi simples...

Car voilà, le couple va voir ses plans complétement contrariés puisque la cigogne leur apportera successivement vingt-quatre (!) autres souriceaux mâles, qui vont s’entasser dans la chambre des garçons, tandis que la chambre de la fille restera désespérément vide. Mais Madame Souris s'entête : même si l'attente est interminable, elle aura une fille, il ne peut en être autrement.

Mais lors de la vingt-cinquième livraison d'un garçon, Madame Souris pleine de colère et de chagrin explose. Ç'en est trop, elle veut avoir une explication avec Monsieur le Directeur en Chef des Naissances ! Ce n'est pas possible qu'elle ne puisse pas avoir une fille alors qu'elle en veut une, rien qu'une !

Seulement, le Directeur en Chef des Naissances lui explique que la nature en a décidé autrement et qu'elle n'y pourra rien, ce n'est pas juste une question de chambre mais de couleurs au fond des oreilles de Monsieur. Et s'il existait tout de même une autre solution pour combler le désir de Madame Souris ? Ses petits souriceaux qui se rendent bien compte de la tristesse de leur maman, eux aussi, veulent y croire...

Les auteurs, Matthieu Sylvander et Perceval Barrier, rendent vraiment palpable le chagrin de Madame Souris en l'abordant toutefois avec un humour fin. Les prénoms masculinisés que celle-ci, obstinée, choisit bon gré mal gré à ses souriceaux sont amusants comme tout et le questionnement de ces derniers sur « Mais c'est quoi une fille ? » est vraiment attendrissant. Cet album d'une justesse parfaite qui nous donne à ressentir tout l'amour qui entoure cette maman émouvante, du papa aux enfants, est très touchant et peut permettre d'engager la discussion sur le désir (tout court) d'enfant et le recours possible à l'adoption. En somme, voilà un bien bel ouvrage qui a tout bon.

À la maison, on raffole des trois autres albums illustrés par Perceval Barrier que l'on ne peut que vous recommander – tous les trois renferment beaucoup d'humour et on adore ça ! : QUI VEUT AIDER ALI BABA (École des loisirs, 2012) et 3 CONTES CRUELS écrits par Matthieu Sylvander (École des loisirs, 2013) ainsi que LES TROIS PIRES HISTOIRES DE PIRATES écrites par Thomas Bretonneau (École des loisirs, 2014)

École des loisirs, 2012-2013-2014

Marie.